La gestion des risques
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La gestion des risques
Comme dans tout projet qui se respecte et pour éviter les mauvaises surprises, il est impératif de prendre en compte les risques qui pourraient y être liés et d’envisager des solutions. Cela permet de prévenir ces risques le mieux possible et s’y préparer, afin que le projet perdure le plus longtemps possible et dans les meilleures conditions. S’agissant du tableau ci-dessous, on notera que les cas dans les zones en rouge ont un impact très important sur le projet, les zones en bleu ont un impact moyen et les zones en vert un impact faible, ce qui ne nécessite donc pas forcément d’ajustement ou de prévention, contrairement aux deux autres cas.
Re: La gestion des risques
Effets et causes
C'est un risque que l'on peut réduire au maximum, mais qu'il faut prendre en compte, puisque le risque zéro n'existe pas. Lorsqu'on pense à des blessures conséquentes, voire très graves ou mortelles, on pense évidemment aux chiens. Mais ce n’est de loin pas le seul animal capable de causer des blessures lourdes de conséquences. Par exemple, un coq défendant ses poules n’hésitera pas à attaquer et griffer de ses serres. Il en va de même pour les chèvres ou les chevaux qui, sans aucune méchanceté, mais peut-être par surprise, peuvent donner des coups de sabots. Même des animaux plus petits, causant des blessures qui paraissent bénignes, peuvent transmettre des maladies et infections plus graves. Les conséquences d’un tel incident, au-delà de la blessure, pourraient inclure une perte totale de confiance des parents envers la structure, voire une plainte pénale. Dans un tel cas, ce n’est pas seulement le projet qui serait compromis, mais toute la structure. Cela pourrait être dû à un manque de vigilance de la part des adultes, à un manque de cadre ou à une trop grande confiance envers les enfants ou envers l'animal. Parfois, cela peut être causé par un changement de dynamique au sein du groupe, ce à quoi les animaux sont très sensibles. Cela peut également résulter d'un besoin de l’animal qui n'aurait pas été compris ou qui aurait été ignoré, de la protection des ressources, du groupe ou de leurs petits, s’il y en a.
Mesures préventives
Il existe plusieurs mesures à prendre pour minimiser le risque de blessures graves chez les enfants, elles sont énumérées ci-dessous :
• Il faut être très vigilant lors de l'introduction d'un mâle dominant dans un groupe ou durant les périodes où certaines mères défendent leurs petits. Même les animaux les plus doux peuvent devenir agressifs pour protéger leur progéniture et cela doit être respecté. À titre d'exemple, il y a le cas du poulailler des Billodes, dans lequel un coq introduit avec six poules s’est attaqué sévèrement à un enfant accompagné de son éducatrice. De même, traverser un champ où se trouve un taureau ou des vaches avec leurs petits comporte des risques. Il est déconseillé d'y entrer avec un groupe d'enfants, car de nombreux accidents se sont déjà produits.
• Dans certaines écoles, il existe des programmes de prévention sur les bons gestes à adopter en présence d'un chien. Cela peut éviter des malentendus entre l'enfant et le chien, qui ont une communication différente et également apprendre à se respecter mutuellement. Dans une structure, il serait préférable de faire venir quelqu’un qui connaît bien l’animal introduit pour donner des explications pour enseigner les bons gestes à adopter. Ces gestes devraient ensuite être répétés sans relâche pour que les enfants les assimilent, comme présenter sa main à un animal avant de le caresser, ne jamais passer derrière un animal à sabots pour éviter une ruade, etc. Apprendre à lire le langage corporel des animaux est également important : la queue d’un chien qui s’agite est un signe de joie, tandis qu'une queue battante chez un chat exprime son agacement.
• Évidemment, aucune introduction d'animaux venimeux ne doit avoir lieu (donc pas de veuve noire, de mamba ou de scorpion). Je le mentionne tout de même, car j'avais une enseignante en primaire qui emmenait ses scorpions en classe. Je me suis toujours demandé ce qu'il adviendrait de nous si un jour la boîte se renversait.
• De manière générale, sans devenir des experts, il est important que l’équipe éducative effectue des recherches et acquière une connaissance accrue de l’espèce intégrée, par l’intermédiaire d’une personne ressource potentiellement externe et à travers de la documentation, par exemple.
• Les vaccins des animaux doivent être à jour, en plus d’un contrôle annuel chez un vétérinaire, car même une blessure bénigne peut entraîner des maladies plus graves, comme des infections ou des maladies parasitaires.
• En ce qui concerne spécifiquement les chiens, même s’ils sont très gentils, il est préférable d’éviter les chiens de catégorie 1 et 2 . Sinon, c’est au propriétaire de s’assurer du bon équilibre de son chien. Dans certains cantons, les cours d’éducation ne sont pas obligatoires, mais dans un projet comme celui-ci, je recommande fortement de les suivre, ne serait-ce que pour la sociabilité du chien.
• Un adulte doit TOUJOURS accompagner les enfants dans leur approche avec les animaux, que ce soit pour assurer leur sécurité, leur enseigner les bons gestes à adopter, leur fournir des explications, etc. C'est une règle d'or pour le bien-être des enfants, qu’ils aient une année ou douze ans.
• Il convient de toujours communiquer avec les parents, même pour les informer de blessures absolument bénignes par exemple.
Dernière édition par Willou le Lun 23 Sep 2024 - 14:28, édité 1 fois
Re: La gestion des risques
Effets et causes
Si les blessures des enfants doivent être prises en compte, il en va de même pour les animaux, qui peuvent aussi se blesser, voire mourir, ce qui pourrait entraîner la fin du projet ou du moins troubler fortement les enfants ou même les adultes. Cependant, si l’animal vivait en groupe, il pourrait être possible de continuer avec les autres ou de le remplacer, sans négliger l’impact de la perte d’un animal sur les enfants, ce qui peut favoriser les discussions autour de la mort. Ce fut le cas dans le poulailler du foyer ou je me trouvais en stage: un renard est passé, et un adolescent a retrouvé l’une des poules tuées dans la forêt.
Les causes de blessures ou de décès des animaux sont multiples. Un animal peut se blesser de diverses manières : il peut être attaqué par un animal sauvage ou extérieur, comme un chat, un renard, un rapace, une fouine ou, dans certaines régions de Suisse, par un ours, un loup ou un lynx. Les blessures peuvent aussi survenir au sein du groupe. Les animaux vivant en groupe ont souvent une hiérarchie complexe dont découlent parfois des conflits. Si la plupart de ces conflits sont "sains" pour que l’animal trouve sa place dans le groupe, il arrive parfois que les combats deviennent plus violents, comme cela peut être le cas chez les lapins, pouvant même entraîner la mort de l’un d’eux. Il faut également envisager une blessure grave causée par un enfant, même involontairement, comme un enfant qui aurait fait tomber l’animal en le portant ou l’aurait serré beaucoup trop fort. Enfin, l’animal pourrait se blesser avec son environnement, par exemple en s’étranglant avec un câble ou une corde ou en s’étouffant avec un jouet pour enfant.
Mesures préventives
• Pour réduire les comportements agressifs, la castration ou la stérilisation des animaux est souvent une solution efficace. Cela a de bonnes répercussions sur les relations entre les animaux et évite de nombreuses bagarres, notamment chez les lapins, surtout en sachant qu’il y a d’autres avantages sur la santé d’une femelle, lui évitant par exemple un cancer.
• Pour les animaux qui vivent en extérieur, comme les poules, il est essentiel de les rentrer le soir dans le poulailler. Leur enclos extérieur ne devrait pas reposer directement sur le sol, mais sur un socle pour empêcher les prédateurs de creuser par dessous ou les animaux domestiques de s’échapper en creusant également. Certains, comme les lapins, sont très doués pour cela. Un grillage doit également être installé au-dessus de l’enclos pour empêcher les prédateurs d’y accéder. Il peut être utile de mettre un cadenas pour empêcher les enfants d'ouvrir l'enclos eux-mêmes ou de le sécuriser davantage, car certains animaux, comme le renard, sont très habiles et motivés pour trouver de quoi se nourrir. Je parle en connaissance de cause, puisqu’un renard a cassé le loquet d’une porte pour entrer dans le clapier de mes lapins. Dans les régions où il y a des loups, je déconseille d’avoir des animaux en extérieur, car l’un des seuls moyens de les empêcher de casser les grillages est d’installer des clôtures électriques, ce qui est naturellement incompatible avec la présence d’enfants.
• Je recommande également d’introduire un groupe d’animaux déjà formé et stable, par exemple deux rattes sœurs qui se connaissent depuis toujours ou des poussins qui ont été élevés ensemble. Certains sites recommandent d’éviter de placer deux mâles ensemble, mais une fois castrés, d’après ma propre expérience, ce n’est pas forcément plus conflictuel que deux femelles ou un couple. Cela dépend beaucoup des caractères de chaque animal.
• Un bon aménagement permet également d’éviter les blessures des animaux, mais c’est un point qui coule de source dans une crèche où la sécurité est primordiale. Les blessures des animaux surviennent souvent pour des raisons similaires à celles des enfants. Par exemple, lorsqu'on a un animal, il est également conseillé de mettre des cache-prises. Il convient surtout de veiller aux jeunes animaux ou aux rongeurs et lagomorphes, qui ont tendance à ronger tout... même les câbles électriques !
• Enfin, je rappellerais le même point que précédemment : la présence indispensable d’un adulte lors des interactions entre les enfants et les animaux, pour éviter des blessures des deux côtés
Dernière édition par Willou le Lun 23 Sep 2024 - 14:29, édité 1 fois
Re: La gestion des risques
Effets et causes
Il peut arriver que l’animal que l’on désire intégrer suscite une réaction phobique chez une personne ou plusieurs. Certains animaux, comme les chiens, sont plus souvent associés à des phobies spécifiques, comme la cynophobie, qui est souvent due à un traumatisme passé. Cependant, d'autres animaux peuvent également déclencher de fortes réactions, comme les poules (alektorophobie), les araignées (arachnophobie) ou les serpents (ophiophobie). Dans une telle situation, il vaut mieux abandonner le projet d'intégrer l’animal en question, car cela ne ferait qu’ajouter une source de stress pour tout le monde. La cause de cette situation réside dans une peur irrationnelle de l’animal, qui ne peut pas être "guérie" simplement. C'est ainsi qu'une collègue m'a affirmé un jour avec le plus grand sérieux que si l'une des poules de la ferme voisine de la crèche venait à s'évader et à se retrouver dans la cour, elle n’ouvrirait pas la crèche, peu importe à quel point elle avait le sens du devoir et des responsabilités. Dans de tels cas, il n'y a pas grand-chose à faire ; il est inutile d'insister pour installer un poulailler dans une structure où une personne est tellement effrayée par ces animaux que cela lui crée une angoisse insurmontable. Le lieu de travail ne doit pas devenir pesant et tous les meilleurs arguments du monde ne peuvent pas rivaliser avec les peurs irrationnelles.
Mesures préventives
• La solution la plus simple consiste à organiser une réunion pour discuter des espèces à intégrer et de demander via un questionnaire avec quels animaux les membres de l’équipe ne se sentent pas à l’aise, ceux qu’ils craignent ou à l’égard desquels ils ont développé une phobie. Si certains membres ne sont pas à l’aise avec l’idée d’intégrer une variété d’animal, il faut bien sûr éviter ceux qui pourraient déclencher de véritables crises de panique, car cela se répercuterait forcément sur les enfants.
• Si un membre de l’équipe est phobique, mais souhaite tout de même que l’animal soit intégré, il existe la thérapie comportementale et cognitive (TCC) qui peut aider à combattre une phobie. Malgré tout, même si cette thérapie a prouvé son efficacité, je déconseille tout de même d’intégrer l’animal, au vu du risque qu’il déclenche néanmoins une crise d’anxiété.
Re: La gestion des risques
Effets et cause
Les allergies sont également un problème qu'il faut prendre en compte, que ce soit pour le personnel ou les enfants. On ne peut pas introduire un animal dans une structure, si un collègue ou un enfant présent dans la crèche y est allergique. Les causes des allergies aux animaux ne sont pas toujours bien connues, mais elles peuvent être génétiques. Certaines variétés d’animaux provoquent plus facilement des allergies chez les humains. Par exemple, le chat est l'un des animaux auxquels on est le plus souvent allergique, mais on développe moins d'allergies en présence d'une chatte ou d'un mâle castré qu'en présence d'un mâle non castré. Comme les autres allergènes aérogènes *1, les allergènes des animaux se lient aux particules de poussière et planent encore des heures durant dans l’air ambiant avant de retomber sur le sol. L’allergène se retrouve le plus souvent dans les pellicules, la salive, les poils, l’urine et les larmes. Lorsque par exemple le chat se lèche, il répand l’allergène sur son pelage, c’est pour cela que l’on parle souvent d’une « allergie aux poils d’animaux ». *2
Mesures préventives
• Organiser un colloque pour que toute l’équipe éducative, y compris la direction et le secrétariat, signale d’éventuelles allergies aux animaux. En effet, il n'est pas nécessaire d'être en contact direct avec l'animal pour développer une allergie. Faire de même avec les enfants, en prenant des renseignements auprès des parents.
• La présence d'animaux doit être clairement indiquée dans le projet pédagogique, et lors de l'intégration des enfants, le sujet sera abordé pour répondre aux craintes et aux questions des parents. Le bilan de santé, évidemment très important pour chaque enfant, sera surveillé de manière encore plus attentive. Il faudra expliquer aux parents qu'on ne peut pas intégrer un enfant déjà prédisposé aux allergies aux animaux. Pour son propre bien, il ne sera donc pas conseillé, voire proscrit selon la gravité de l'allergie, de fréquenter cette crèche. Il faudra accepter cette réalité pour la sécurité de l'enfant.
• Certains animaux, comme certaines races de chiens ou de chats, sont considérés comme hypoallergéniques, mais cela ne supprime pas entièrement le risque d'allergie. On peut être allergique à tout type d'animaux, même les animaux à écailles, bien que ce soit souvent moins intense et plus rare. Les insectes, comme les phasmes ou les papillons, provoquent également peu d’allergies, mais cela peut tout de même arriver.
• Certaines personnes ne sont pas allergiques aux animaux eux-mêmes, mais à la paille ou au foin. Des alternatives existent en changeant soigneusement la litière et en utilisant d’autres matériaux.
• La présence d'animaux dans une structure peut réduire la probabilité qu'une personne devienne allergique, c’est ce que l'on appelle « exposition précoce ». Cependant, il est important de considérer cette notion avec prudence, car elle n'est pas une vérité absolue. *3
• Aérer souvent les espaces permet de réduire les allergies, tout comme le nettoyage fréquent de la structure, l'utilisation de rouleaux adhésifs sur les vêtements des enfants et le lavage régulier des locaux.
• Ne jamais laisser entrer un animal dans la salle de sieste et, s’il a accès à la cuisine, éviter sa présence au moment des repas. De même, éviter d’installer sa cage dans la cuisine, pour des raisons d’hygiènes bien sûr.
• Finalement, installer des purificateurs d’air, en sachant toutefois que cela reste relativement coûteux.
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*1: Il s’agit de substances allergènes présentes dans l'air que nous respirons et peuvent ainsi provoquer des réactions allergiques lorsqu’ils sont inhalés.
*2: AHA! Centre d'Allergie Suisse. Allergie aux animaux. https://www.aha.ch/centre-allergie-suisse/allergies-intolerances/allergie-aux-animaux/allergies-aux-animaux. 13 juillet 2023
*3: VETITUDE. Allergies infantiles : l’exposition aux animaux pendant la petite enfance réduit le risque.https://vetitude.fr/allergie-infantile-exposition-animaux-petite-enfance/#:~:text=Actualit%C3%A9,Allergies%20infantiles%20%3A%20l%27exposition%20aux%20animaux%20pendant%20la,petite%20enfance%20r%C3%A9duit%20le%20risque&text=Il%20est%20admis%20que%20l,le%20d%C3%A9veloppement%20ult%C3%A9rieur%20d%27allergies. 08. 01. 2019
Dernière édition par Willou le Lun 23 Sep 2024 - 16:27, édité 1 fois
Re: La gestion des risques
Effets et causes
Si les enfants peuvent se transmettre de nombreuses maladies entre eux, il en va de même pour les animaux, et certaines transmises par ces derniers peuvent s’avérer particulièrement graves. Il en est de même pour les crises sanitaires en relation avec les animaux, comme la grippe aviaire, qui touche divers oiseaux, y compris les poules (H5N1), et la grippe porcine, qui affecte les cochons (H1N1). Ces maladies peuvent nécessiter l’arrêt du projet et, dans certains cas de crise sanitaire majeure, l'abattage des animaux.
Mesures préventives
• Les animaux introduits doivent être à jour dans leurs vaccinations et bénéficier d'un suivi régulier par un vétérinaire. En cas de morsure ou de griffure, même si cela semble mineur, il est important de se souvenir que certaines maladies, telles que la bartonellose (ou maladie de la griffe du chat), peuvent être facilement transmises.
• L'hygiène est une partie intégrante du travail d'un professionnel de l’enfance, surtout en présence d'animaux dans une structure, en particulier pour prévenir les maladies. Après chaque contact avec un animal, le lavage des mains n'est pas une option, mais un impératif. Ce rituel doit être bien compris par les enfants : dès qu'ils ont manipulé ou touché un animal, ils doivent immédiatement se diriger vers le lavabo. Bien que cela prenne un peu de temps, c'est le meilleur moyen de prévenir les maladies.
• Le fait d’aérer les pièces et de nettoyer consciencieusement les locaux est essentiel pour la prévention des maladies.
• Certains espaces doivent être interdits aux animaux, comme la salle de sieste ou la cuisine.
• Il est essentiel de vérifier que les enfants n'aient pas de tiques lorsqu'ils se promènent dans des zones boisées. Cette précaution est d'autant plus importante si l'on dispose d'animaux dans la structure. Les chiens en particulier sont sujets aux tiques, puisqu’ils se promènent volontiers dans les hautes herbes, là où ces parasites prolifèrent. Il suffit alors qu’un enfant caresse le chien pour qu'une de ces petites bêtes grimpe sur lui. Il est donc nécessaire de vérifier également le chien et de l'équiper de colliers anti-tiques, bien que ceux-ci ne soient pas infaillibles. Les animaux gardés exclusivement à l'intérieur ne sont pas confrontés à ce problème. Toutefois, les poules et les lapins qui vivent à l'extérieur peuvent également être touchés. Les tiques sont parmi les principaux vecteurs de maladies, et les deux plus graves sont l'encéphalite à tiques et la maladie de Lyme.
Re: La gestion des risques
Effets et causes
Il peut arriver qu’un animal s’adapte très mal au projet et à la vie animée d’une crèche, c’est d’autant plus vrai pour des animaux très sensibles, comme le lapin. Cela peut entraîner une dépression : l’animal ne mange plus, est prostré dans un coin et ne joue plus. Dans ce cas, il est nécessaire soit d'améliorer son lieu de vie en fonction de ses besoins, soit, pour le bien de l’animal, de le retirer du projet. Il est important de réagir très rapidement, car certains animaux, sensibles et stressés, peuvent mourir de faim ou d’un arrêt cardiaque.
Mesures préventives
• Être suffisamment renseigné sur l’animal intégré pour répondre à ses besoins.
• Lui permettre de disposer d'un espace où il pourra se reposer au calme, sans agitation.
• Apprendre aux enfants le respect de l’animal et de ses besoins afin qu’ils adoptent un comportement adéquat avec lui.
• Les visites régulières d’un vétérinaire peuvent aussi attester de sa bonne santé, y compris mentale. Un animal qui se porte mal physiquement sans qu’aucune maladie ne soit détectée peut également montrer des signes de mal-être moral.
Re: La gestion des risques
Effets et causes
Avant de se décourager si le projet ne suscite pas autant d'enthousiasme chez les autres que chez soi-même, il est important de comprendre les raisons de leur réticence. L'une des principales raisons peut être la crainte, qui peut se manifester de plusieurs manières. Certains membres de l'équipe peuvent ne pas être à l'aise en présence de certains animaux, voire avoir développé une phobie, comme mentionné plus haut. Il peut aussi y avoir une peur de l'inconnu, de mal faire les choses, de ne pas savoir comment se comporter. D'autres personnes peuvent craindre les responsabilités vis-à-vis des enfants, les blessures potentielles, et être préoccupé par l’absence de vigilance et le manque de sécurité. Le manque de temps pour une tâche supplémentaire ou des préoccupations liées aux moyens, qu'ils soient budgétaires ou liés à l'espace, peuvent également être des freins. Il est essentiel d'en discuter lors des colloques, de mettre les choses à plat, de reprendre les points énumérés plus haut pour prévenir les problèmes. On peut de surcroît faire appel à des spécialistes du comportement animal, des entomologistes, des agriculteurs, etc.
Mesures préventives
• Organiser des discussions lors de colloques pour aborder les préoccupations.
• Introduire un animal facile à intégrer et à moindre coût, comme les phasmes, pour mettre l’équipe éducative en confiance, ou choisir un animal qui rencontre l’adhésion de tous.
• Proposer des formations avec un professionnel, un éducateur ou des experts ayant une large connaissance du sujet, afin de fournir des connaissances théoriques et de dissiper les craintes.
Re: La gestion des risques
Effets et causes
Pour des raisons relativement similaires à celles de l’équipe éducative, la crainte est également un facteur majeur pour les parents. Ils peuvent redouter que leur enfant ne soit blessé, qu'il contracte des maladies, ou encore qu'il y ait des problèmes d'hygiène. Si les parents s'opposent à un tel projet, il est difficile de le mettre en place.
Mesures préventives
• L’une des choses les plus importantes est d’informer les parents. Il est vrai que certains risques existent et ils convient d’en discuter avec l’équipe, mais il est aussi crucial de souligner les bienfaits pour les enfants. Les parents veulent avant tout que leur enfant s’épanouisse. Il faut donc les rassurer, leur fournir des informations théoriques et défendre le projet de manière positive.
• Si le projet est déjà en place lors de l’intégration d’un enfant et que les parents refusent d’adhérer malgré les explications fournies, lesquelles figurent dans le projet pédagogique, il serait probablement préférable qu’ils trouvent une crèche correspondant davantage à leurs valeurs et à leurs besoins.
• La présentation de l’animal en question aux parents peut également les convaincre.
Re: La gestion des risques
Effets et causes
En ce qui concerne les week-ends ou les périodes où personne n'est présent à la crèche, il est essentiel de garantir que les animaux reçoivent les soins nécessaires quotidiennement. C’est la première chose à considérer, car un animal ne peut pas survivre deux jours sans soins. Le projet ne sera pas viable sans cette prise en charge.
Mesures préventives
• Une des solutions les plus simples est d’introduire les animaux dans un environnement où des éducateurs et des jeunes sont présents même pendant les week-ends, les vacances ou les jours fériés, comme c’est le cas au foyer Les Billodes.
• Certains animaux peuvent être emmenés chez eux par les membres du personnel. Par exemple, les gerbilles peuvent être prises en charge par un membre de l’équipe. S’agissant des animaux qui appartiennent officiellement à un membre du personnel, comme un chien typiquement, la question ne se pose naturellement pas.
• Il est également possible d'engager quelqu'un pour s'occuper des animaux lorsque l'équipe n'est pas disponible, mais cela doit être inclus dans le budget.
Re: La gestion des risques
Effets et causes
Lorsqu'on accueille des animaux dans une structure, il est indispensable d'avoir un plan précis pour savoir ce qu'il convient de faire avec eux pendant les périodes où l'on ne travaille pas, ainsi qu'en cas de fin de projet.
Mesures préventives
• L'avantage de certains insectes réside dans l'existence de kits permettant de sensibiliser les enfants, d'observer leur développement, et de les relâcher, car il s'agit d'espèces locales. Cela permet également de contribuer à la biodiversité tout en intégrant l'apprentissage. C'est dès lors le cas pour les papillons ou les coccinelles. Il est important de vérifier l'origine de ces petites bêtes lorsqu’on les achète auprès de particuliers en Suisse ou à l'endroit où a lieu l'élevage, pour éviter de relâcher des espèces non indigènes.
• Les autres animaux devront soit appartenir à un membre du personnel, soit être empruntés, par exemple auprès d'une ferme. Il est possible que certains animaux, comme les poules, aient été achetés exclusivement pour le projet. Dans ce cas précis, il faut s'assurer qu'ils disposeront d'un foyer si le projet devait prendre fin, par exemple en les plaçant dans une ferme ou en les confiant à un membre de l'équipe.
Re: La gestion des risques
Effets et causes :
Prendre soin des animaux au sein d'une structure nécessite une planification et une gestion appropriées pour garantir qu'ils reçoivent les soins nécessaires en termes de nourriture, d'exercice, de santé et de sécurité tant pour les enfants que pour les animaux. Une mauvaise connaissance de l'animal peut entraîner de la maltraitance, de la négligence, voire sa mort. Par exemple, dans une classe d’école que je connaissais, les élèves ont donné des morceaux de pain à leurs têtards, qui sont tous morts intoxiqués. Certaines espèces animales, comme les lapins, sont très sensibles au bruit et au stress, ce qui peut entraîner des crises cardiaques. Pour ces animaux, il est conseillé d'assurer une présence très ponctuelle dans la structure ou de leur offrir un espace extérieur relativement vaste, car les lapins ont besoin de beaucoup de place pour s'épanouir. Toutes les structures ne disposent pas de ces conditions, c'est pourquoi on ne peut pas introduire n'importe quel animal n'importe où et sans connaissance sur le sujet. Une mauvaise connaissance de l'animal peut entraîner des réactions imprévisibles, augmentant ainsi les risques de blessures. De plus, beaucoup de communication animale passe par le langage corporel et savoir le décoder permet d'éviter des accidents. Par exemple, j'ai assisté à une situation où une jeune éducatrice a paniqué face à un chien détaché en forêt - certes, il aurait dû être attaché - car elle le pensait « méchant ». Son comportement a excité les enfants et l'animal, ce qui aurait pu entraîner un accident. J'ai alors tenté de gérer la situation en éloignant simplement le chien du groupe.
Mesures préventives :
• Se renseigner sur le sujet, en particulier sur l'animal à intégrer.
• Demander l’appui d’un professionnel, tel qu’un éducateur, un vétérinaire, un agriculteur ou un éleveur.
• Ne jamais se précipiter dans le projet sans avoir réfléchi à chaque aspect le concernant.
• S’appuyer sur les collègues ayant plus d’expérience en la matière et en discuter lors des colloques.
Re: La gestion des risques
Effets et causes :
Les enfants peuvent également avoir des phobies ou des peurs envers certains animaux, que ce soit en raison de leur comportement brusque, de leur taille, ou de leur apparence peu attrayante, mais également d’une mauvaise expérience avec un animal. Certains animaux peuvent ne pas susciter d’empathie chez les enfants, car ils n’arrivent pas à se "projeter" à travers eux. Par exemple, si un enfant peut facilement personnifier un chien en lui attribuant des sentiments, l'incapacité de croiser le regard d'une araignée peut le rendre méfiant. Cela s'applique également aux animaux que les enfants côtoient moins souvent et qui n'ont pas l'aspect « mignon » que l'on attribue habituellement aux animaux, comme les reptiles, les insectes ou les arachnides.
Mesures préventives :
• Les enfants, fonctionnant par imitation, se calqueront le plus souvent sur le calme de l’adulte, ses gestes et sa voix rassurante, ce qui les aidera à appréhender le nouvel arrivant.
• Le fait d’en parler positivement aux parents et de savoir que ces derniers sont eux-mêmes positifs face au projet ou à l’animal peut également aider.
• Les encouragements sont très importants, mais il ne faut jamais forcer la rencontre entre l’enfant et l’animal.
• Il est essentiel de permettre aux enfants craignant véritablement l'animal de ne pas être obligés de le côtoyer, en installant par exemple une pièce de tranquillité à l’écart pour l'animal.
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