Cheops est un jeune lapin fauve qui a rejoint le commissariat de Tergnier dans l'Aisne (France) en septembre 2023. Son rôle est de rendre le cadre du commissariat plus agréable pour les enfants, les aidant ainsi à se sentir plus à l'aise et à s'exprimer plus librement.

Origine de l'Initiative
L'idée d'adopter une mascotte au commissariat est venue pendant une période où le lieu accueillait plus d'enfants que d'habitude. Ces enfants avaient souvent du mal à parler librement, impressionnés par les policiers en uniforme. Les enquêtrices, inspirées par d'autres commissariats ayant des mascottes , ont proposé d'introduire un animal pour apaiser les enfants. "L'un de nos inspecteurs habite dans une ferme et il y avait eu une portée de lapins, donc le lundi matin, il est arrivé avec un lapin de cinq mois" a expliqué le major avec un sourire.

La Vie Quotidienne de Cheops au Commissariat
Cheops se promène librement dans les bureaux des enquêteurs pendant la journée, et le soir ainsi que le weekend, il dispose d'un enclos personnel. Les policiers se sont mobilisés pour acheter des accessoires, de la paille, des carottes et de la nourriture pour lui, créant un environnement accueillant. Sa présence est surveillée pour s'assurer qu'il ne grignote pas les câbles du matériel informatique.

L'Impact de Cheops sur les Enfants
Cheops a rapidement eu un impact positif sur les enfants. Par exemple, une petite fille de quatre ou cinq ans, arrivée timide et impressionnée, a pu se détendre et répondre aux questions des enquêteurs après avoir caressé et nourri le lapin. Ce climat de confiance instauré par Cheops permet aux jeunes victimes de s'exprimer plus librement, facilitant ainsi le travail des enquêteurs. Cependant, il est précisé que dans les cas extrêmes nécessitant un protocole spécifique, Cheops ne peut pas être utilisé.

Réactions de la Communauté
La présence de Cheops au commissariat a également attiré l'attention de la presse et suscité des réactions positives de la communauté locale. Par exemple, un infirmier a apporté un sac de 25 kg de granulés pour le lapin. Des habitants passent également au commissariat pour apporter des provisions pour Cheops, montrant un soutien et un intérêt pour cette initiative!

Source
Selles, Claire-Marine. "'Ça crée un climat de confiance': un lapin pour aider les enfants à parler au commissariat de Tergnier." France 3 Hauts-de-France, 28 Oct. 2023. https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/aisne/les-effectifs-ramenent-de-la-paille-des-carottes-un-lapin-pour-aider-les-enfants-a-parler-au-commissariat-de-tergnier-2863751.html

Boidanghein, Isabelle. "Dans un commissariat de l’Aisne, Chéops le lapin mascotte libère la parole des enfants victimes." Le Parisien, 11 Oct. 2023. https://www.leparisien.fr/aisne-02/dans-un-commissariat-de-laisne-cheops-le-lapin-mascotte-libere-la-parole-des-enfants-victimes-11-10-2023-3MFLUZ4KBVCBNNIYSRT5B35MTY.php

Mon avis
Tout d'abord nous allons nous pencher sur les bienfaits de Chéops sur les enfants qui seront en sa compagnie. Il n'est pas négligeable et je le pense vraiment, que sa présence favorise énormémenet les interactions qu'auront les policiers avec les enfants qui pourront ainsi parler plus librement puisque, je rapppelle mais un animal renforce la sécurité affective. Et un enfant qui se sent en confiance, va plus facilement être à même de se confier. On peut ainsi mettre en lumière: (L'enfant, l'animal, une relation pleine de ressource p.22-26)

Réduction du Stress et de l'Anxiété

• Climat de Confiance : La présence de Cheops aide à créer un climat de confiance. Les enfants, peuvent être intimidés par les uniformes et l'environnement du commissariat et ainsi trouver en Cheops un élément réconfortant qui leur permet de se sentir plus à l'aise.

• Apaisement : Les enfants peuvent alors caresser et nourrir Cheops, ce qui a un effet apaisant/anxiolytique et une baisse significative du cortisol sur eux. Ce contact physique avec un animal doux et mignon aide à réduire leur stress.

Facilitation de la Communication

• Expression Émotionnelle : En se sentant plus détendus-et en sécurité-, les enfants peuvent mieux exprimer leurs émotions et répondre aux questions des enquêteurs. Cheops joue ainsi un rôle crucial pour aider les jeunes victimes ou témoins à parler de leurs expériences difficiles.

• Brise-glace : Cheops sert de "brise-glace", facilitant les premières interactions entre les enfants et les enquêteurs. La simple présence du lapin aide à ouvrir le dialogue, rendant les enfants plus enclins à se confier.

Humanisation de l'Environnement Policier

• Ambiance Accueillante : Cheops rend le cadre du commissariat moins impressionnant et plus accueillant. La mascotte transforme l'image du commissariat en un lieu moins austère et plus accessible pour les jeunes.

• Renforcement des Liens Communautaires : La présence de Cheops a également un effet positif sur la communauté, renforçant les liens entre la police et les citoyens. Les habitants montrent leur soutien en apportant des provisions pour le lapin, ce qui humanise davantage l'image de la police.

Confiance et Sécurité

• Confiance en les Autorités : En voyant que les policiers prennent soin de Cheops, les enfants peuvent développer une meilleure perception des forces de l'ordre. Ils apprennent à voir les policiers comme des protecteurs bienveillants plutôt que comme des figures autoritaires intimidantes.

• Sécurité affective: Cheops offre une présence rassurante et constante. Les enfants se sentent en sécurité affective, sachant qu'il y a un "ami animal" sympathique dans le commissariat. Et l'on sait à présent qu'un enfant sécurisé sera bien plus enclin à découvrir son environnement, à parler, jouer ou se confier.

Ce n'est de loin pas un cas unique que d'utiliser des animaux dans la police pour pouvoir instaurer un climat de confiance auprès d'enfant victime. L'animal sera alors le médiateur entre les agents et l'enfant qui ont alors un allié de choix pour appaiser un enfant ayant vécu potentiellement des choses très difficile. Cependant, mon avis sur le lapin qui aurait sa place au comissariat me laisse tout de même perplexe. S'il fait évidemment ses preuves auprès des enfants victimes qui auront plus de facilité à parler, les conditions animal me paraisse eux, plus difficile à prouver. Ce qui est évidemment extrêmement positif, c'est que l'ouverture du commissariat sans interruption permettra que l'on puisse s'occuper du lapin sans qu'il ne soit jamais seul.

Source
Marcelli, Daniel. L'enfant, l'animal, une relation pleine de ressources. Parution : 11 mai 2017, pp. 22-26.

Maintenant, si l'on prend le point de vue du lapin, mon avis reste davantage mitigé. Le lapin est, comme beaucoup d'animaux, une vraie "éponge" qui absorbe les émotions des autres et les ressent. On le constate facilement avec les chiens et les chats qui viennent vers leur maître quand ils sont tristes. De manière très primaire, pouvoir ressentir les émotions de ses congénères permet aussi d’anticiper un comportement ou une situation. S’il est plus difficile de le prouver auprès d'animaux comme le lapin, je peux l’expérimenter chez moi avec mes quatre lapins.

Tout d'abord, lorsque je m’assois dans mon jardin très calmement, mes quatre lapins viennent, même celle qui est beaucoup plus timide que les autres, se laissant même caresser. Mais le soir, quand je dois les rentrer dans le clapier, je les appelle et tape dans mes mains. Chaque lapin réagit de manière différente à ce "stress" ou à cette "agitation". L'une de mes lapines voit cela de manière très positive car elle a associé ce moment à la nourriture que je lui donnerai alors. On peut ainsi parler de "conditionnement classique" comme l’a défini Pavlov : le lapin associe le fait que je tape dans les mains à la nourriture qu’elle recevra. Contrairement aux trois autres, elle fait ce qu'on appelle des binkies - les sauts de joie du lapin - pour montrer qu’elle est contente de rentrer et de pouvoir manger, et ce, avant même que je lui ai montré la nourriture.

À l'inverse, ma lapine la plus stressée se cachera sous un buisson en se recroquevillant, ou alors elle se dépêchera de rentrer dans le clapier car elle s'y sent en sécurité. Mon lapin le plus placide va juste attendre que je le pousse de la main jusqu'au clapier ou que je le porte, et le dernier va me faire courir dans le jardin, ce qui va m’énerver, le stresser encore plus et plus la tension monte, moins il va vouloir rentrer au clapier. Parfois, je n'ai d'autre choix que de l’attraper au filet.

Tout cela pour dire que chaque lapin réagit différemment aux sources de stress et qu’il faut en avoir conscience puisqu'il s'agit d'un animal extrêmement fragile au niveau de son cœur, sujet aux arrêts cardiaques. Le confronter souvent à des enfants eux-mêmes extrêmement anxieux ou ayant vécu des situations très difficiles pourrait avoir des répercussions sur un animal aussi "fragile" que celui-ci. Dans l'article, ils disent, je cite : "C'est notre objectif, d'en faire à la fois une mascotte et d'instaurer un climat de confiance avec les victimes, sauf dans les cas extrêmes, où un protocole très spécifique existe et là, on ne peut pas y faire appel." Cela signifie qu'ils font tout de même attention à étudier dans quel cas il serait bénéfique ou non, mais jusqu'à quel cas extrême, difficile à dire.

Ensuite, l'article parle du fait que l'indépendance du chat peut rendre plus difficiles les interactions avec les enfants. Je ne suis pas vraiment d'accord avec cela. Si le chat est suffisamment sociabilisé et que l'on respecte ses moments de tranquillité, c'est juste que, contrairement au lapin, il parvient plus facilement à se faire comprendre lorsqu'il ne veut plus de caresses ou d'attention. Le lapin est un animal de proie et lorsqu'il stresse, il peut lui arriver de se bloquer totalement, de ne plus bouger et d'attendre que "l'orage passe". On peut alors prendre cela pour un état de tranquillité qui n'en est pas un.

Et finalement, en France, la loi est plus laxiste sur la détention d'animaux de compagnie puisqu'il n'existe aucune loi imposant à un acheteur de lapin ou de cochon d'Inde de devoir acheter un couple au minimum. Si cette loi existe chez nous, c'est parce qu'il est nettement observé que ces animaux doivent vivre en groupe ou au minimum en duo. Ce sont des animaux sociaux qui se sentent en sécurité accompagnés de leurs congénères. Contrairement aux chiens, qui sont des animaux extrêmement sociaux et qui peuvent apprécier la compagnie humaine ou d'autres animaux, ils ne pourront généralement pas remplacer un compagnon de la même espèce. Simplement parce qu'ils ne se comprendront pas ou ne disposeront pas des mêmes besoins. Je vous expliquerai ce sujet plus en détail dans un autre texte.

Bref, les lapins sont des animaux plus exigeants qu'on ne le pense, et l'on peut vite se sentir dépassé par leur présence, surtout dans un commissariat. Je n’émets aucun jugement sur leur prise en charge, le projet est extrêmement louable, les bienfaits sont absolument certains et ont, de leur propre aveu, déjà fait leurs preuves. Chéops a l'air d'être le chouchou du commissariat et d'être bien traité, mais il ne faut pas oublier certains éléments concernant son bien-être.